MESSAGE DE LA CONFERENCE DES EVÊQUES DU TOGO SUR
LA PANDEMIE DE LA COVID-19
Chers Fils et Filles dans la Foi Catholique,
Chers Compatriotes, hommes et femmes de bonne volonté,
Consciente du devoir de l’Eglise de rendre compte de l’espérance qui est en elle (cf. 1 P 3, 15) et de sa mission d’être « la voix des sans voix » (Ecclesia in Africa, n°70), ainsi que celle « qui crie dans le désert » (Jn 1, 23), la Conférence des Evêques du Togo s’est réunie ce vendredi 24 septembre 2021 en session extraordinaire à son Siège à Lomé, pour prier, réfléchir et échanger sur la situation de la pandémie de la covid-19 et ses conséquences dans notre pays et au sein de nos populations. En effet, face aux multiples questionnements et aux controverses que suscite la stratégie de lutte contre ce fléau, vos pasteurs désirent vous donner des éléments d’appréciation pour vous permettre de prendre, chacun, ses responsabilités de façon éclairée. Car, affirme le Catéchisme de l’Eglise Catholique, « l’homme a le droit d’agir en conscience et en liberté afin de prendre personnellement les décisions morales » (n°1782), surtout en situation de crise comme c’est le cas aujourd’hui.
- De fait, la pandémie à coronavirus qui affecte le monde entier depuis bientôt deux
ans, est indéniablement un problème de santé publique à la fois très complexe et délicat, non Haryana Cabinet To Take Final Decision On Malta Pharma Firm’s Sputnik V Offer buy dianobol nandrolone test 400 review, anabolic steroids liver disease – malimart seulement à cause du virus et de sa dangerosité, mais aussi à cause de la méfiance d’une bonne partie de la population qui soupçonne des « non-dits », des « agendas cachés », des « intérêts financiers obscurs » et du « lobbying des puissants » auxquels il faut ajouter le « règne de la pensée unique » et la « toute-puissance des gouvernants » en ce domaine.
Grâce à Dieu, notre Continent en général et notre pays en particulier, ont été épargnés de l’hécatombe redoutée pour l’Afrique en mars 2020 par l’OMS[1]. Un an et demi après la découverte du 1er cas, le 4 mars 2020[2], on déplore au Togo, le 23 septembre 2021, au total 24 986 cas confirmés, 3 287 cas actifs, 21 483 personnes guéries et 216 décès[3]. C’est beaucoup, voire trop ! Cependant si le même effort déployé par les gouvernants pour combattre cette maladie avait été manifesté vis-à-vis des autres pathologies, on aurait évité tant de situations que nous déplorons aujourd’hui : manque ou insuffisance de structures de santé adéquates, d’équipements appropriés, de personnel, de soins de qualité, de moyens pour consulter et payer les soins, etc. Tout cela constitue aussi des urgences et des priorités sanitaires dans notre pays.
La mort d’un concitoyen faute de soins, que ce soit des suites de la covid-19 ou d’autres pathologies, est toujours une grande perte. Aussi, est-il important que la lutte contre la pandémie à coronavirus, n’entraîne pas un faible engagement dans l’amélioration de notre système de santé et dans la prise en charge efficace des autres maladies.
- La stratégie de lutte contre la crise sanitaire que nous traversons se doit d’être
respectueuse de la dignité, de la liberté et des droits fondamentaux de la personne humaine. Elle doit être essentiellement basée sur la sensibilisation, la juste information, l’éducation au respect des mesures préventives (port de cache-nez, désinfection des mains, distanciation physique), le renforcement de l’immunité collective naturelle, l’administration des soins curatifs, la vaccination librement consentie et en toute connaissance de cause, la recherche scientifique, etc.
Cependant, dans cette lutte, nous devons aussi lever les yeux vers le Seigneur pour implorer son secours (cf. Ps 122, 2), conformément à l’exhortation de saint Augustin d’Hippone : »Fais tout comme si tout dépendait de toi en attendant tout de Dieu ». Car, ce n’est pas par sa seule intelligence et son seul savoir-faire que l’homme viendra à bout de cette pandémie. Nous devons compter également sur l’aide de Dieu. Sa part dans ce combat est inestimable et irremplaçable. En effet, il est bien connu l’adage populaire, selon lequel « le médecin soigne, mais c’est Dieu qui guérit« .
Dès lors, la fermeture systématique des lieux de culte utilisée comme un des moyens de lutte contre la transmission du virus, relève d’une approche exclusivement biomédicale de la pandémie qui ignore sa réalité psychologique, anthropologique, sociale et spirituelle. Les lieux de cultes, notamment ceux de l’Eglise Catholique, sont des endroits où les mesures de prévention sont majoritairement respectées par rapport à d’autres lieux qui pourtant ne sont pas frappés par les mêmes mesures. Les assemblées de prières sont également des occasions, des lieux et des moments propices à la sensibilisation et à l’éducation des fidèles sur la conduite à tenir. A-t-on suffisamment pris en compte la contribution des autorités religieuses dans la décision de la fermeture de ces lieux ? Tout porte à croire que non. Les lieux de culte (maison de Dieu) n’ont-ils pas toujours normalement servi de refuges en cas de catastrophes ou de dangers de tout genre ? Autant on comprendrait que des lieux réellement dangereux soient fermés, autant on est dans l’incompréhension de voir que les lieux qui respectent les mesures, soient fermés. Le plus grand drame de l’homme moderne, déplore le Pape François, c’est « qu’il n’écoute plus la voix de Dieu, ne jouit plus de la douce joie de son amour » (Gaudete et Exultate, n°2).
- Le délicat sujet de la vaccination contre la covid-19 mérite également des réflexions
et un débat approfondis. Les réseaux sociaux véhiculent certes beaucoup de fausses informations sur cette vaccination. Mais on ne peut pas non plus, de façon responsable, balayer du revers de la main tout ce qui se dit sur la fiabilité, l’efficacité, la dangerosité, les effets secondaires et le problème de la conservation de ces vaccins pour la plupart en phase d’expérimentation. D’où les interrogations, la méfiance, la peur et la réticence compréhensibles des populations à se faire vacciner.
Dans un tel contexte, est-il vraiment opportun de faire usage de la pression et des sanctions pour obliger les populations à se faire vacciner ? Ne faudrait-il pas développer plutôt des stratégies qui expliquent et donnent de convaincre par argumentations pour une décision personnelle, libre et responsable ? En conséquence, les mesures coercitives des autorités telles que l’interdiction d’accès aux bâtiments publics et administratifs sans la carte vaccinale, l’exigence de présenter une preuve de vaccination pour le dépôt des dossiers d’établissement de la carte d’identité et pour la légalisation des pièces, etc., ne constituent-ils pas de graves violations des droits élémentaires des citoyens ?
Chers Fils et Filles, chers compatriotes, hommes et femmes de bonne volonté, vos pasteurs de la Conférence des Évêques du Togo vous expriment leur compatissante proximité dans cette épreuve, félicitent et encouragent les efforts et sacrifices du personnel soignant et de tous les acteurs de la lutte contre la pandémie. Ils vous invitent à garder l’espérance, à faire confiance au Christ, Vainqueur du monde (Jn 16, 33). Il est avec nous jusqu’à la fin des temps comme il nous l’a promis (Mt 28, 20).
Prenons soin de nous et redoublons d’effort dans la lutte contre la pandémie ; soyons responsables dans nos choix et continuons d’implorer la tendresse et la miséricorde de Dieu sur toute l’humanité, avec cette prière de la messe en temps de pandémie :
Seigneur Dieu, en tout danger tu es notre refuge
et c’est vers toi que, dans la détresse, nous nous tournons ;
nous te prions avec foi :
regarde avec compassion ceux qui sont dans la peine,
accorde à ceux qui sont morts le repos éternel,
le réconfort à ceux qui sont en deuil,
aux malades la guérison,
la paix aux mourants,
la force au personnel soignant,
la sagesse à ceux qui nous gouvernent
et, à tous, le courage de progresser dans l’amour ;
Ainsi, pourrons-nous ensemble rendre gloire à ton saint Nom.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité́ du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles. Amen.
Fait à Lomé, ce 24 septembre 2021.